Madjikarité est une entreprise dédiée à la création de cosmétiques biologiques faits à la main, principalement à base de beurre de karité. Les produits sont fabriqués en France en petite quantité avec la méthode de saponification à froid, une méthode ancestrale qui permet de conserver la glycérine, conférant ainsi aux savons des propriétés hydratantes.
L’entreprise a pour objectif de soutenir l’autonomisation financière des femmes en milieu rural, de lutter contre l’excision en offrant une activité aux exciseuses, et de combattre la désertification par la plantation d’arbres de karité. Les produits de Madjikarité sont basés sur du beurre de karité pur non raffiné provenant du Burkina Faso, où les coopératives sont déjà formées et produisent du beurre de karité bio. De plus, Madjikarité prévoit de créer des coopératives de femmes au Tchad dans un futur proche.
Le mot «Madji» provient du «sar», une langue du sud du Tchad, signifiant «bien». Ainsi, Madjikarité se traduit par «les bienfaits du karité» ou, mot à mot, «karité, quelque chose de bien». Ce terme reflète non seulement les avantages du karité pour le corps, mais aussi son rôle dans l’autonomisation des femmes.
La Créatrice
Yankimadji RASSEMBAYE, 35 ans, est née à la campagne d’un père cultivateur et d’une mère ménagère. À l’âge de 4 ans, elle a rejoint la ville de Sarh (Tchad) où elle a été confiée à sa tante. À l’âge de 7 ans, sa tante l’a envoyée à l’école du quartier, en échange de quoi elle aidait aux tâches ménagères de la maison. Tout a commencé quand un couple de français est arrivé dans la famille de sa tante en 2000. À la fin de leur séjour au Tchad, le couple s’est engagé à prendre en charge sa vie scolaire. Grâce à eux, elle a pu accéder aux meilleures écoles et faire des études universitaires et ainsi décroché un master en Ingénierie des projets de coopération et d’une licence en gestion des entreprises. Au cours de ses études, elle s’est intéressée à la place de la femme dans le développement. Son analyse a révélé que les femmes sont souvent les plus touchées par la pauvreté.
Après l’obtention de son master, Yankimadji a cherché du travail pendant un an et demi dans les organismes de développement. Cependant, elle a constaté que le marché était saturé et qu’il était difficile de trouver un emploi dans ce domaine. Face à cette situation, Yankimadji a décidé de prendre les choses en main et de lancer son propre projet professionnel. Inspirée par certains organismes de développement, elle a voulu mettre en place un projet qui provoque le changement et le développement d’un territoire.
Son objectif était de créer une entreprise qui contribue au développement économique tout en favorisant l’accès à un emploi pour les femmes. C’est ainsi qu’est née Madjikarité, une entreprise qui utilise les ressources locales pour produire des produits de beauté naturels et biologiques, tout en promouvant l’autonomisation financière des femmes.
Cette vidéo est extraite d’un reportage de Caritas Suisse, qui soutient le projet de Yankimadji Rassembaye. On y découvre le travail des coopératives paysannes et principalement celui des femmes autour du karité. Caritas Suisse est active au Tchad depuis de nombreuses années. Après avoir travaillé principalement dans le domaine humanitaire dans les années 70, elle s’est de plus en plus impliquée dans la coopération au développement dans les années 80. Les interventions de Caritas Suisse dans les zones rurales reposent toutes sur deux approches centrales : la promotion de l’utilisation durable des ressources naturelles et le développement économique local.